La meilleure coque pourave

Publié le par Grassineau Benjamin


L'autre jour, pendant que j'étais en train de bricoler sur mon bateau, une question m'est venue à l'esprit : quel coque est la mieux adaptée à la voile pourave ? La réponse qui m'est alors apparue comme évidente : le ferro-ciment. Ça c'est du pur voile pourave. Une coque qu'on répare avec une truelle et un sac de ciment, que demander de mieux ? Mais cela dit, une coque bien osmosée n'est pas désagréable non plus. L'acier aussi, c'est un matériau sympa, parce qu'il a l'avantage de rouiller.


Et puis en y réfléchissant, je me suis dit que le ferro-ciment n'est qu'une première étape. On peut aller plus loin, et construire sa coque avec du mortier et de la chaux. On peut même être plus radical, et construire sa coque en torchis et en paille. Il y a bien des maisons en paille, pourquoi pas des bateaux en paille... ou en algues... On pourrait également construire la coque en CP d'intérieur, qu'on recouvre avec une couche de peinture à l'eau. Ou mieux, une coque en aggloméré. Ou pourquoi pas une coque composée d'assemblages de meubles en formica récupérés dans des décharges...


Ça me rappelle que quand j'étais jeune (13-14 ans), je m'étais construit un radeau avec des vieux bidons en métal. De grands bidons qui faisaient environ 1 mètre de haut. Je voulais essayer de flotter sur les canaux du marais avec ça... Malheureusement, le truc ne flottait pas droit. J'ai donc laissé tomber. C'était en tous les cas une belle carrière de voileux-pouraveux qui commençait. Un bateau auto-produit. Déjà... À cet âge là... J'ai toujours été à la masse... Et je ne me suis pas arrangé depuis...


Reste qu'il faut une coque un minimum esthétique... et à ce niveau là, l'acier rouillé a un avantage incontestable sur les autres matériaux. Les coulures de rouille sont toujours agréables à l'oeil. Encore que le ferro-ciment peut laisser apparaitre de larges fissures, ce qui n'est pas inesthétique. Quant au bois, quand il n'est pas beau à regarder, c'est rare me semble-t-il que le bateau soit encore navigable... Un bon moyen de rendre son bateau pourave est aussi de laisser pousser les moules dessus, ça donne du style. En plus, ça évite l'antifouling qui pollue nos petits coquillages.


Avant d'acheter mon baroudeur, j'avais été visiter quelques bateaux qui valaient le détour. Je me rappelle notamment d'un bateau plastique, dans une conche près de Blaye, qui était réellement pourri à l'intérieur. Il avait selon le vendeur, servi à l'UCPA. Le gars avait en plus construit une sorte de bulle au niveau du pont, pour voir la route qu'il disait... J'ai failli l'acheter... Un 7 mètres à ce prix là (2000 euros négociables si mes souvenirs sont bons), ça ne se refusait pas.


Tout ça pour dire qu'il y a plein de coques pouraves, quelque soit le matériau. C'est pareil pour la voile tunning. On peut en faire avec du CP, du Sandwich Balsa, de l'aluminium, etc. De toute façon, on passe son temps à se prendre la tête sur les coques les plus solides, mais est-ce que ça a vraiment un intérêt sur mer ? Disons que ça doit rassurer. Mais je ne suis pas certain que la majorité des accidents soient dûs à des défaillances de la coque, ou à des OFNI.


Et les voiles ? Quel serait le matériau le plus pourave ? On a que l'embarras du choix. Mais ce qui me ferait quand même kiffer, c'est des voiles qui soient aussi classes que des nappes. Du genre, plutôt qu'une voile blanche, ou flaschie, on aurait des voiles avec des motifs délirants, genre paréo, tissu africain, gothique, voile en dentelle quand il y a trop de vent...


Une dernière petite histoire. Quand j'étais à Tahïti, chez la famille de mon ex, il y avait un cousin à elle, Ruben, qui réparait sans arrêt sa pirogue. Il passait son temps à la retaper, mais ça n'empêchait pas qu'elle fuyait de partout. Pas à dire, ça m'a donné un bonne leçon. Il se prenait pas la tête. Le truc flottait, pas de lézard. Et de toute manière, c'était suffisant pour le lagon. Donc la meilleure coque pourave, c'est celle qui flotte pour la nav qu'on a envie de faire. Peu importe après qu'elle brille ou non.

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M
Un pur moment de rigolade à vous lire, j'ai rarement eu aussi mal au bide. Et pourtant c'est vrai et j'ai fini par comprendre enfin : il y en a des comme vous qui sont réellement et non pour rire amateurs de voile pourrave, même quand il n'y a même plus de voiles à bord du reste ! <br /> J'en ai vu de tellement pourraves (ça rime avec épaves) flottant à peine que soit le proprio était bien malade soit la bande de copain en état de rupture avancée et vous me fournissez une troisième hypothèse non moins vraisemblable : les maîtres du bord AIMENT ça ! <br /> Merci, grâce à vous je vais une fois de plus me coucher encore un peu moins c...
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D
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> écrire des grossièretées est à la portée du premier "pourave" qui passe. Vous qui aimez visiblement vous engluer dans des âneries sans fond devrait se voir décerner la palme du plus "pourave" (le<br /> degré de finesse du terme vous caractérise À lui seul...) des auteurs de blog. Plutôt que de faire part sur la toile de votre frustration de ne pouvoir acquérir un voilier digne de ce nom,<br /> essayez donc de découvrir ce qu'est véritablement le plaisir de naviguer. Vous verrez, vous en sortirez vraiment grandi... Un bateau, qu'il soit en plumes, en fer ou en quelconque autre matériau,<br /> a une âme et mérite le rspect. où est donc passée la vôtre ?<br /> <br /> <br /> <br />
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G
Merci pour ce furieux délire !! Quel beau moment de rigolade... Bon vent
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